Histoire de la Savoie en quelques dates

Antiquité et Moyen Age

Du VIIe au Ve siècle av. J.-C., l'invasion des Celtes Allobroges refoule dans les hautes vallées les Ligures. Dès 121 av. J.-C. les Romains soumettent les Allobroges et, malgré leur résistance, parviennent à les incorporer à la Provincia romaine. La future Savoie forme alors un important noeud routier conduisant d'Italie à Genève et à Vienne. L'évangélisation du pays a été assez tardive, la formation des diocèses de Genève et de Grenoble, puis de Maurienne.

Au IVe siècle ap. J.-C., le terme de " Sapaudia " (Savoie) apparaît pour la première fois. En 443, Aetius, chef de la milice romaine des Gaules, cantonne dans la région les Burgondes, à titre de fédérés de Rome. Ceux-ci forment un royaume à la chute de l'Empire romain d'Occident, dont la capitale est Genève, mais qui tombe entre les mains des fils de Clovis (534). Lors du démembrement du royaume de Charlemagne, la Savoie échoit à Lothaire I au traité de Verdun (843).

La maison de Savoie

XIe et IXe siècles

A partir du XIe s., la maison de Savoie rassembla des territoires dans les Alpes, avec Humbert I er aux Blanches Mains ( v. 1056), qui possédait les comtés de Belley, de Sion et du val d'Aoste. Soutenu par l'empereur Conrad II le Salique, il étendit son pouvoir sur la Maurienne, la Tarentaise, le Chablais et le Piémont. Son fils Odon Ier épousa l'héritière du marquisat de Turin (comprenant Suse, Ivrée et Pignerol). La politique opportuniste menée par la Savoie vis-à-vis de ses grands voisins (France, Allemagne, Italie) lui permit d'acquérir des territoires dans le Piémont, ainsi que le pays de Vaud et le Valais. Le comte Thomas Ier fit de Chambéry sa capitale (1232); son fils, Pierre II, dit le Petit Charlemagne, réorganisa ses Etats, qui prenaient de l'importance. La maison se scinda alors en deux branches, dont la cadette obtint le Piémont (1245-1418).

Xe et XVIIe siècles

Les comtes de Savoie se tournèrent vers l'Italie, après avoir fixé de nouvelles frontières entre leur pays et le Dauphiné, devenu français (1355). Par la suite, Amédée VI et Amédée VII annexèrent le Valromey, Verceil, et achetèrent les comtés de Nice et du Genevois. Amédée VIII, qui régna de 1391 à 1440, fut fait duc en 1416 et devint pape sous le nom de Félix V (1440-1449).

Le XIe siècle fut une période de décadence et de tutelle française. Les Confédérés suisses s'emparèrent des territoires du Bassin lémanique (1536), et la France occupa la Savoie elle-même, pour s'assurer le passage vers l'Italie. Après la victoire de Saint-Quentin (1557), aux côtés des Espagnols, et les traités du Cateau-Cambrésis (1559), de Lausanne (1564) et d'Evian (1569), le duc Emmanuel-Philibert recouvra la Savoie, le pays de Gex, le Genevois sans Genève et le Chablais.

Il acquit Tende et Oneglia, en Italie, établit sa capitale à Turin (1562) et instaura un régime d'absolutisme favorable à la Contre-Réforme. Son successeur, Charles-Emmanuel I, conquit Saluces, mais échoua à Genève (" la guerre de l'Escalade", 1602); il dut céder à la France, par le traité de Lyon (1601), le pays de Gex, le Valromey, la Bresse et le Bugey. Pratiquant un jeu de bascule dangereux entre la France et l'Espagne, les ducs perdirent Pignerol, mais acquirent le marquisat de Montferrat (1631, 1713), Alexandrie et la Sicile (échangée contre la Sardaigne en 1720), ainsi que le titre royal (1713).

XVIIIe et IXXe siècles

Les rois sardes, qui combattirent aux côtés de la France, puis de l'Autriche au XVIII e s., s'agrandirent encore au détriment de la Lombardie. Cependant, adversaires résolus de la Révolution française, puis de Napoléon, ils furent vaincus en 1796 et virent leurs possessions continentales annexées par la France (1799). Le roi Victor-Emmanuel I, réfugié en Sardaigne, recouvra ses Etats, augmentés de Gênes, en 1815. Charles-Albert de Savoie-Carignan, devenu roi en 1831, s'opposa au libéralisme, mais réorganisa le pays, devenu la principale région industrielle d'Italie. Le Piémont apparaissait alors aux yeux des patriotes italiens comme le seul Etat capable de s'opposer à l'Autriche. Une Constitution libérale y fut accordée en 1848, grâce à Balbo et à Cavour. La Lombardie se révolta, appela son voisin à l'aide, mais les deux pays furent écrasés par l'Autriche à Novare en 1849. Le roi abdiqua en faveur de son fils Victor-Emmanuel II, qui régna de 1849 à 1878 et réalisa l'unité de l'Italie.

Les ambitions italiennes

A partir du XVIe siècle, les ambitions italiennes de la dynastie l'emportent et la décadence savoyarde commence, d'une part, la perte de Genève et, d'autre part, l'occupation de la Savoie par la monarchie française, de 1556 à 1559, à cette date, le traité du Cateau-Cambrésis rend la Savoie aux ducs de Savoie.

En 1601, au traité de Lyon, Henri IV obtient, contre la cession de Saluces, la Bresse, le Bugey, le Valromey et le pays de Gex. Louis XIII envahit encore le pays et obtient la cession de Pignerol (1631). Louis XIV traite la Savoie en Etat vassal, l'occupe en 1689, puis de 1703 à 1713. Les traités d'Utrecht contraignent les Français à l'évacuer. Les Etats de la maison de Savoie deviennent monarchie, par adjonction du royaume de Piémont-Sardaigne.

Puis la Savoie est occupée par les Espagnols, alliés de la France, et elle ne retrouve son indépendance qu'en 1748 (traité d'Aix-la-Chapelle).

Le rattachement à la France

Après la Révolution française

La Savoie est rattachée deux fois à la France, en 1792 et définitivement en 1860. En novembre 1792, la Savoie est annexée pour répondre, selon le rapporteur de la Convention, Grégoire, à l'appel de la souveraineté nationale et dans l'intérêt de la Savoie et de la France. Elle forme alors le département du Mont-Blanc et une partie de celui du Léman. Mais, dès le mois de février suivant, le mécontentement se fait jour, prolongé peu après par des révoltes. La déchristianisation gagnant la France, le clergé savoyard manifeste davantage son opposition, puis les ordres de levées militaires rencontrent des difficultés grandissantes.

La domination française

En revanche, après la signature du traité de Paris (1796), par lequel le roi Victor-Emmanuel I er cède la Savoie et Nice, la domination française s'installe plus solidement, favorisée par un certain essor économique, surtout de 1800 à 1801.

Ensuite se manifestent diverses oppositions: résistances accrues à la conscription, hostilité au maintien des institutions révolutionnaires entretenue par le clergé et la noblesse surtout. En mai 1814, au premier traité de Paris, Victor-Emmanuel I er retrouve la partie est (Chablais, Faucigny, Tarentaise, Maurienne), l'ouest étant laissé à Louis XVIII.

Le second traité de Paris (novembre 1815) restitue toute la Savoie au royaume de Piémont-Sardaigne, rétablissant l'unité et le retour à la monarchie traditionnelle. Même si une certaine opposition se forme entre 1815 et 1848, les mouvements d'agitation (1830-1834) restent insignifiants et les idées libérales (1847) progressent peu

Le traité franco-italien de 1860

Plus sérieuse, mais se soldant pourtant par un échec, l'équipée des ouvriers républicains lyonnais, qui occupent Chambéry en mars-avril 1848 (expédition des Voraces), n'est pas sans conséquences. Elle donne au pays, d'ailleurs peu sensible aux élans italiens pour la libération de la péninsule, l'impression que le gouvernement de Turin n'a rien fait pour le défendre.

Par ailleurs, elle accroît l'hostilité des conservateurs catholiques à toute entreprise républicaine française; en revanche, elle prépare ces derniers à donner leur adhésion à une annexion de la Savoie à la France quand celle-ci sera passée sous régime impérial.

La question du rattachement de la Savoie à la France n'est réglée qu'en avril 1860, par le traité franco-italien du 24 mars 1860, sanctionné par le référendum du 22 avril (politique des "compensations" menée par Napoléon III, qui soutient l'unification italienne). La Savoie est alors divisée en deux départements: la Savoie et la Haute-Savoie.

Sources : memo.fr

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