Aperçu sur l'imposition au Moyen-Age

Le frère Ludwig, franciscain allemand, déclare à la fin du XIIIème siècle, que les agriculteurs sont chers à Dieu en raison de l’oppression qu’ils subissent injustement de la part de leurs seigneurs : " Tout ce qu’ils récoltent, les seigneurs le prennent et le dévorent ".

Sur la tenure s’exercent deux droits correspondant à deux formes de possession : les droits du seigneur et ceux du tenancier (le paysan). Ce dernier est tenu au paiement d’une redevance annuelle, le cens, qui constitue le loyer dû au propriétaire de la terre qu’il cultive.

Le cens peut être versé en argent, en nature ou voire sous les deux formes. La taille " à merci ", levée arbitrairement par le seigneur, devient de moins en moins fréquente, car le paysan en obtient l’abolition ou la transformation en une taille abonnée, annuelle et fixe.

Si la dîme n’était perçue que par les curés, elle ne figurerait pas parmi les droits seigneuriaux. Mais depuis longtemps les puissants ont construit des églises sur leurs terres et perçoivent ainsi une partie du revenu destiné aux desservants. D’où de nombreuses contestations.

Les banalités relèvent du droit de ban, du pouvoir de commandement. Elles s’installent au cours du XIème siècle. Le seigneur fait construire un moulin, un pressoir, un four à pain, que les paysans sont tenus d’utiliser, évidemment contre redevance. Le banvin interdit aux habitants d’un territoire de vendre leur vin durant un certain temps (généralement trois semaines ou un mois) pendant lequel le seigneur a seul le droit d’écouler sa récolte, à un moment où les prix sont les plus élevés. Possesseur d’un château, ce seigneur en profite pour exiger d’autres redevances : entretenir l’édifice, nourrir la garnison, payer l’autorisation de se réfugier éventuellement à l’intérieur de l’enceinte.

Les tenanciers qui cultivent les terres d’un seigneur disposent de droits. L’exploitant reçoit la tenure " pour lui, ses héritiers, ses ayants droit et tous les siens, présents et à venir ". Quant au seigneur, parlant en son nom et en celui de ses descendants, il lui promet d’être " un bon seigneur de fief et de lui porter bonne et ferme garantie ".

Des communautés villageoises se constituent qui permettent aux paysans de mieux faire valoir leurs droits, pas forcément contre le seigneur. La nécessité de se défendre renforce aux XIème – XIIIème siècles la solidarité paysanne. Certes, les paysans se défendent parfois d’une manière discutable. Un citoyen florentin, au début du XVème siècle, se plaint d’un métayer qui le gruge : " Ma part de porcs qu’il a vendue sans m’avertir, et qui était à moitié. (…..) Et encore, pour la réparation du grain qu’il m’avait dérobé, quand il moissonna et cacha les gerbes par le bois (…..)

Source : Historia – la vie de château, le Moyen-Age au quotidien

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