Testament de François Riond

De François Riond d’Ogens

L’an Mille Sept Cent soixante deux, le dix-septième jour du mois de Juin ; la Noble Justice d’Essertines étant assemblée, à l’ordinaire, sous la présidence du Sieur Jean Jaques Barraud Lieutenant Substitué ;

Par devant Elle a comparu Marianne Durussel demeurante à Ogens laquelle a produit le Testament de feù François Riond dudit Ogens mort le Vingt deuxième may dernier, requerant qu’il soit lû et homologué conformément aux Loix, et comme elle ne connoit aucun Parent dudit Défunt elle a, par précaution, fait afficher un mandat du Pillier public dudit Ogens qui les avertit de se trouver à la presente homologation, requerant qu’ils soyent apellés et ne paroissans elle requiert également ladite homologation sous toutes dues protestes ; Et ayant de suite été publié selon l’ordre requis s’il y avoit quelque Parent dudit Riond pour paroitre, aucun ne s’est presenté.

Au nom de Dieu, amen, Notoire soit à tous dans son temps que cejourdhuy Cinquième jour du mois de janvier mille sept cent cinquante trois, s’est en propre personne constitué et établi honnête François Riond d’Ogens lequel il a desiré de faire rediger par écrit sa volonté dernière il est venu cejourdhuy dans la maison du Notaire soûsigné lequel étant en bon sens et jugement, considerant la brieveté de sa vie et l’incertitude de sa mort aimant mieux prévoir que d’etre prevenu, il a de sa propre bouche dicté à moi et en la presence des témoins ci bas nommés, après avoir demandé à Dieu le pardon de ses pechez il a commencé son œuvre par le legat pieux a donné pour le nom de Dieu aux pauvres dudit Ogens quatre batz payables par son heritiere comme aussi ses autres dettes, la nomme pour être la veritable honnête Marianne Durussel sa bien aimée epouse, fille de feû Jaques Samuel Durussel de Sengneux et ce en tout et un chacun ses biens consistant en maison, jardin, chenevier, clos, prés, champ et bois, meubles vifs et morts sans que personne puisse molester sa dite epouse après son decès ; Et c’est à cause des soins et peines qu’elle a pris à l’entour de son epoux esperant qu’elle continuera dans la suite ; De plus lui ayant livré son argent de fille qu’il a payé avec icelui les pièces ci après ; 1°/un morcel de clos lieudit vers la fontaine ; 2°/un morcel de terre lieudit au Broliet ; 3°/une autre pièce de trois quarterons lieudit au Chatelard le tout rière ledit Ogens, à plus forte raison doit les posseder aussi bien que les siens quelconques ; ainsi est telle sa dernière volonté desirant que les presentes ayent leur entier acomplissement tant en jugement que dehors, cassant et annullissant tous autres actes contraire aux presentes, et aussi dejettant tous autres pretendans et pretendantes en ses biens moyennant chacun Cinq Sols;  ainsi fait et passé à Pailly et ce sans qu’il y ait eu aucune subornation ainsi de la franche et libre volonté dudit Testateur, en presence des honnêtes Daniel Damond et Pierre Deville dudit Pally, témoins le predit jour 5^e Janvier 1753.

L’original produit étoit signé par Egrege J.A. Freymond avec paraphe