Créer un site internet

Historique du village de Nernier

NERNIER

 

D'abord cité lacustre, puis bourgade romaine, on y cultivait vigne et blé que l'on livrait à Martigny au moyen de barques.

Au Moyen-Âge l'activité y était intense et tous les corps de métier y étaient représentés.

La paroisse fut unie à celle d'Yvoire avant la réforme, à celle de Messery de 1600 à la Révolution, puis devint indépendante en 1812.

Le village a attiré de nombreux artistes, dont Lamartine qui y a longuement séjourné.

La tannerie

Fondée par la famille Duchesne (qui n'a aucun lien avec la nôtre), originaire de Franche-Comté, la tannerie a fonctionné durant 159 ans.

Pour tanner les peaux, on utilisait l'écorce de chêne. Les exploitants forestiers détachaient les plaques d'écorce en avril, à la sève montante, et les laissaient sécher en fagots jusqu'en juin. Ces plaques étaient ensuite chargées sur de grands chars tirés par de solides chevaux de trait. Le déchargement se faisait à dos d'homme.

Patron et ouvriers de la tannerie vérifiaient le séchage et la qualité des écorces qu'ils pesaient sur d'énormes balances à poids (en déduisant le poids des liens des fagots) et calculaient les sommes à verser aux producteurs.

Les peaux étaient achetées aux grandes foires de Lyon et de Paris. A l'arrivée, ces peaux (dites vertes) après avoir été plongées dans l'eau claire, étaient débarrassées de leur poil dans un grand tonneau à palettes empli d'une solution chimique.

Ensuite, tendues une à une sur des chevalets de bois, elles étaient décapées à l'aide d'un grand couteau par les ouvriers protégés d'un tablier de cuir enveloppant. A ce stade de la préparation, l'odeur était nauséabonde. On jetait généreusement dans le lac toutes les graisses et déchets récupérés.........Un dernier rinçage après le passage au foulon et c'était l'entassement dans les fosses des peaux et des écorces par couches successives.

Il existait à Nernier une vingtaine de fosses de deux mètres de large sur trois mètres de profondeur, dont les parois étaient lambrissées de bois et cerclées. Les peaux macéraient dans les fosses pendant six mois........ Quand on retirait des fosses les peaux et les écorces, le cuir, après séchage, était prêt à être employé. Les écorces servaient au chauffage domestique.

Les ouvriers tanneurs (8 environ), recrutés dans le village, étaient en même temps cultivateurs, éleveurs ou pêcheurs. Les conditions de travail étaient rudes. Les journées étaient longues (11 heures en 1924), l'humidité constante, souvent glaciale, les produits employés corrosifs. Les ouvriers souffraient de maladies cutanées : leurs doigts étaient gercés et la peau, rongée, se couvrait de taches livides.

La tannerie fermera ses portes en 1949                                          Paule Breux

Créer un site internet avec e-monsite - Signaler un contenu illicite sur ce site