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Historique du village de Margencel

 

MARGENCEL

 

UN PEU D'HISTOIRE

Margencel présente une curieuse configuration. Traversé par le Redon, son territoire comprend au sud-ouest, une bonne partie de la forêt de Panbois et s'annexe au nord par une étroite bande de terre, coincée entre les commune d'Anthy et de Sciez, mais qui lui permet d'accéder au Lac Léman, le petit port de Séchex faisant partie de son domaine.

 

Cette situation bizarre pourrait s'expliquer par l'histoire. Occupé dès les temps préhistoriques (bloc erratique avec cupules au lieu-dit "les Grandes Vignes"), son territoire aurait fait partie à l'époque romaine d'un vaste domaine agricole, la "villa Dursilly". Une église y fut construite assez tôt et placée sous le patronage de Saint-Laurent. Une cuve baptismale du Xe siècle qui orna cette église, fut retrouvée en 1874.

 

La paroisse eut à sa tête en 1261 un personnage important, Gérold de Compey, chanoine de Genève et doyen d'Allinges, qui tenait le premier rang dans les séances du clergé réuni en synode. Au XVe siècle, les Visites Pastorales fourmillent de détails intéressants. Le visiteur de 1413 signale que le desservant de Margencel mène une vie aussi dissolue que son collègue de Vailly, vivant avec une femme suspecte, de mauvaise réputation, à laquelle il fait tenir une taverne dans la cure même, il boit l'argent des fondations et oublie de dire sa messe.

 

La population resta constante tout au long du XVe siècle (40 feux, soit environ 200 habitants) pour s'élever à 60 feux (300 habitants) au début du XVIe siècle.

 

On constate aussi l'existence de "prud'hommes" qui étaient des représentants de la communauté ou d'un hameau, possédant des biens communs propriétés collectives qu'ils défendaient jalousement contre les empiétements extérieurs. On en trouve notamment à Séchex et à Ronsuaz. Car l'époque est très dure pour le menu peuple. Entre 1373 et 1378, la moitié de la population est réduite à la mendicité. En 1401, la situation s'est un peu améliorée mais onze familles - plus du quart - sont incapables de payer le "subside", soit parce que les habitants ont dû quitter les lieux, soit parce qu'ils sont vieux et pauvres, soit enfin parce que leur maison a été détruite par l'incendie.

 

Lors de l'occupation du Chablais par les Bernois, un ministre réformé fut envoyé à Margencel, qui par la suite desservit également la paroisse d'Anthy. Le fait que le culte ait continué à être célébré explique sans doute qu'en 1598, l'église était bien entretenue alors que la plupart des édifices religieux du Chablais se trouvaient dans un état souvent proche de la ruine.

 

LA SEIGNEURIE

Le fief appartint peut être dès le XIe siècle aux seigneurs de Margencel, famille qui acquit une certaine importance aux XIIIe et XIVe siècles; leur maison-forte, dont il reste quelques vestiges, s'étendait sur l'emplacement actuel de la Mairie, débordant au delà de la route de Bisselinges. Une branche de cette famille posséda également la maison forte de Savy, située entre Mésinges et Margencel. Un de ses membres, Jean de Margencel (1377 - 1376) écuyer, s'illustra en combattant aux côtés du Comte Vert, Amédée VI.

 

Episode des guerres féodales? En 1377-1379, Pierre de Margencel et deux damoiseaux de la famille d'Anthy sont détenus au château d'Evian pour des délits qui ne sont pas précisés.

 

Puis les biens des Nobles de Margencel, y compris la maison forte de Savy, furent acquis par les du Vernay, seigneurs de Cervens.

 

La seigneurie de Margencel passa ensuite aux Nobles du Maney, dont les armoiries figurent sur une clef de voûte de l'église; au XVIe siècle, Jeanne du Maney, veuve du Foug, était la tante de saint François de Sales et c'est elle qui l’hébergea à Thonon, dans sa maison de la rue Vallon lors de la mission du Chablais. Le Château de Margencel restera dans la famille du Maney jusqu'au milieu de XIXe siècle.

 

Lors du rachat des droits féodaux, à la fin du XVIIIe siècle, quatre fiefs se partagaient son territoire pour lesquels des contrats d'affranchissement furent passés entre 1780 et 1790 : les marquis d'Allinges-Coudrée, la Sainte Maison de Thonon, les Nobles de Brotty d'Antioche, enfin, la famille de Foras.

 

 

Extrait de "l'Histoire des Communes Savoyardes"

tome: Le chablais P158/159

Auteurs: Henri BAUD et Jean-Yves MARIOTE.

 

Emprunté au site de la Commune de Margencel. Voir le site dans la rubrique Liens

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